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  • pascalgalvani

Peindre pour entrer en silence et se laisser emplir par le monde...


Peindre la nature c’est entrer en silence. Et parfois lorsque l’image est réussie, elle instaure le silence dans l’esprit du spectateur.

On entend souvent des artistes dire que leur but est de s’exprimer par la peinture. L’art comme moyen d’expression est une thématique souvent reprise dans les réflexions sur l’art contemporain. Il s’agit pour l’individu d’exprimer ses émotions, sa sensibilité, son style sa personnalité ou encore ses idées ses concepts.

Ces affirmations m’étonnent souvent et me questionne. Peut-être ne suis-je pas un artiste dans ce sens? En fait, ce qui me motive profondément à dessiner ou à peindre à l’aquarelle c’est au contraire de disparaître, d’entrer en silence, de me fondre dans le monde. Le dessin ou l’aquarelle en plein air me fait entrer en silence par l’attention au monde et au geste. J’assiste à la révélation de l’image sur le papier. Comme si le monde me traversait pour se révéler dans l’image. Un jeune peintre anglais peignant en plein air sur les traces de Gustave Courbet disait justement que dans la peinture en plein air on a la sensation que c’est le paysage qui se peint lui-même à travers l’artiste[1]. Les sensations les modulations de la lumière, de la température, les sonorités du vent, des oiseaux, du ruisseau, des passants, entre progressivement dans la conscience le silence intérieur devient la coupe réceptive du monde qui semble émerger sur la feuille.

Cette orientation peut se retrouver dans la peinture chinoise (Hé Qing « Image du silence pensée et art chinois ») mais aussi dans les mouvements contemporains d’aquarelle en plein air, de carnet de voyage et de croquis en plein air.

[1] Florent Farges art “Plein Air Landscape Painting - In the Footsteps of Gustave Courbet" https://www.youtube.com/watch?v=vFkSIr7ueF0

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